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8 mars : une journée pour rappeler l’évidence

Officialisée en 1977 par l'ONU, la journée internationale des droits des femmes est célébrée le 8 mars pour rappeler les inégalités qui subsistent entre les genres. Cette journée est l’occasion de replacer au cœur de l’actualité les combats qu’il reste à mener partout dans le monde pour permettre aux femmes de bénéficier des mêmes droits, des mêmes opportunités et des mêmes connaissances que les hommes.

Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ; c’est l’objectif n° 5 des 17 objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’égalité entre les sexes est un droit humain fondamental. Mais c’est également un socle indispensable à l’avènement d’un monde pacifique, prospère et durable. Garantir les droits des femmes et des filles dans tous les aspects de la vie est le seul moyen de bâtir des économies justes et viables et de préserver une planète saine pour les générations de demain.

Au cours des dernières décennies, des progrès ont certes été réalisés mais les inégalités qui subsistent entre les genres sont encore criantes partout dans le monde et font stagner le progrès social. La violence et l’exploitation sexuelles, les restrictions d’accès à l’emploi, la répartition inégale du travail domestique et des soins non rémunérés, les discriminations salariales et de représentation dans les postes de direction sont autant d’exemples d’obstacles considérables à surmonter pour atteindre l’égalité.

L’autonomisation des femmes reste l’un des plus grands défis de l’humanité et, en même temps, une immense opportunité pour réaliser le plein potentiel de l’espèce humaine. Cette année, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’UNESCO appelle à une action immédiate pour provoquer ce changement de paradigme – maintenant. » - Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO

 Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes

  • À l’échelle mondiale, les femmes sur le marché du travail gagnent toujours en moyenne 20 % de moins que les hommes, un écart qui atteint 35 % dans certains pays.
     
  • Les femmes consacrent environ trois fois plus d’heures que les hommes au travail domestique et aux soins non rémunérés.
     
  • Près de 2,4 milliards de femmes dans le monde ne possèdent pas les mêmes droits économiques que les hommes.
     
  • En 2019, une femme sur cinq âgée de 20 à 24 ans s’est mariée avant l’âge de 18 ans.
     
  • Dans le monde, près de la moitié des femmes mariées n’ont pas de pouvoir de décision sur leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs.
     
  • On estime que 35 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques et sexuelles de la part de leur partenaire intime ou des violences sexuelles non liées au partenaire.
     
  • Une fille sur trois âgée de 15 à 19 ans a subi une forme ou une autre de mutilation génitale féminine ou excision dans les 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient où cette pratique néfaste est la plus répandue.
     
  • Au rythme actuel, on estime qu’il faudra environ
    • 300 ans pour mettre fin au mariage d’enfants :
    • 286 ans pour combler les lacunes en matière de protection juridique et supprimer les lois discriminatoires ;
    • 140 ans pour que les femmes soient représentées de manière égale dans les postes de pouvoir et de direction sur le lieu de travail ;
    • 47 ans pour parvenir à une représentation égale dans les parlements nationaux.

Nous devons soutenir les organisations de femmes qui sont en première ligne de ce combat. Nous devons également investir dans des programmes visant à mettre fin à la violence à l’égard des femmes et à favoriser l’inclusion et le rôle de premier plan des femmes dans l’économie, les technologies numériques, la consolidation de la paix et l’action climatique. - António Guterres, Secrétaire général de l'ONU

Investir en faveur des femmes

L’un des principaux obstacles à la réalisation de l’égalité des sexes d’ici 2030 est le manque alarmant de financement, avec un déficit annuel vertigineux de 360 milliards de dollars US pour les dépenses consacrées aux mesures en faveur de l’égalité des sexes.

L’ONU a donc fixé comme thème de cette journée internationale des femmes 2024 : "Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme" et a défini cinq axes clés qui nécessitent une action commune :

  • Investir en faveur des femmes, une question de droits humains : la réalisation de l’égalité des sexes reste le principal défi en matière de droits humains et les progrès en faveur des femmes profitent à tous.
     
  • Mettre fin à la pauvreté : il est essentiel d'agir immédiatement pour éviter que plus de 342 millions de femmes et de filles ne vivent dans la pauvreté d'ici à 2030.
     
  • Mettre en œuvre un financement tenant compte du genre : 75 % des pays pourraient réduire leurs dépenses publiques d’ici 2025, avec des répercussions négatives sur la situation des femmes et les dépenses publiques consacrées aux services publics essentiels.
     
  • Passer à une économie verte et une société de soins : le système économique actuel affecte de façon disproportionnée les femmes ; certains proposent de passer à une économie verte et une société de soins, qui fait davantage entendre la voix des femmes.
     
  • Soutenir les agents de changement féministes : malgré des efforts importants, les organisations féministes ne reçoivent que 0,13 % de l'aide publique au développement.

Plus d’infos

Journée internationale des femmes 8 mars (ONU)

Objectifs de développement durable – Objectif 5 Egalité entre les sexes (ONU)

Égalité de genre : 9 axes prioritaires pour la législature 2024-2029 (Institut pour l’égalité des femmes et des hommes)

8e rapport périodique de la Belgique auprès du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (UNIA et Myria)

Marche mondiale des femmes à Bruxelles (Amnesty international)